Mon premier surgit hors de son tombeau martien pour éclater le crâne d’un démon. Mon second porte une armure grossière et adore tronçonner des membres. Mon troisième collectionne les flingues bien bourrins. Mon tout est un jeu vidéo qui ne fait franchement dans la finesse. Je suis… je suis… Je suis Doom (2016), le relancement (reboot) d’une vieillerie vidéoludique mythique.
Bienvenue sur Mars connard !
Avec ce titre plus qu’insultant, je ne cherche pas à me mettre dos les rares lecteurs de ce test merdique. En fait, c’est juste l’impression que j’ai eu en sortant de mon tombeau après quelques minutes de jeu pour déboucher sur un panorama martien de cauchemar. Pendant un moment j’ai cru que j’étais face au décor industriel de Dunkerque. Mais finalement c’est beaucoup moins terrifiant. C’est juste une planète surexploitée par une société privée de mes deux et infestée de démons qui veulent ma peau à tout prix.
Pour ce qui est du scénario il est allègrement défoncé à coup de poing dans la gueule (littéralement). La moindre tentative de narration est coupée court par notre avatar qui n’a qu’un unique objectif : démembrer tous les démons de la planète. Enfin un scénario inexistant qui s’assume pour faire place à l’action et aux tripes de monstres ! Dans ta face les jeux inutilement verbeux au scénario étiré comme la science d’un créationniste sur une tartine de foutre. Comme certains RPG récents au scénario aussi chiant et long qu’un court introductif à l’histoire de l’essor de la machine à coudre entre 1900 et 1925 au Liechtenstein (coucou Genshin Impact et Xenoblade Chronicles 3).

Metrodoom Prime
Oui. J’ose ce titre plus qu’à moitié abusé et de mauvais goût (encore). Mais pourquoi ? Ben je sais pas vraiment en fait. Il y a comme une atmosphère de Metroid Prime dans ce Doom (2016). Déjà les environnements martiens froids et artificiels me font penser à ceux que parcoure Samus. Idem pour les extérieurs de la planète poussiéreuse couleur hémorroïdes et le monde démoniaque organique version mycose qui a mal tourné. Et ce n’est pas tout petit marcassin bourrin.
Chaque niveau pousse à l’exploration pour pimper ton Doomguy, pardon, ton Doom Slayer (voir la partie suivante) ou juste récupérer des infos sur le lore. Parceque oui, contrairement aux conneries que j’ai déblatéré plus tôt, il y a une vraie histoire dans ce Doom. Un bon scénario de série B à la con avec des scientifiques cramés du cerveau et des portails vers l’enfer. Mais un scénario quand même. Je m’égare dans mon esprit simplet et labyrinthique. Il y a donc quelques passages discrets et des recoins un peu cachés à débusquer. Rien de bien difficile hein, ça reste du Doom. C’est aussi la carte qui me fait un peu penser à la licence de Nintendo. Mais encore une fois c’est mon cervelet porcin qui fait du Jean-Michel Apeuprès.

Pimp my Doom Slayer
C’est peut-être pas le truc qui te saute à la figure durant la première heure de jeu de ce festin vidéoludique à la tronçonneuse, mais ton Doom Slayer est un putain de Jacky (comme on dit dans l’ch’nord). Oui un Jacky. J’assume le mot même s’il est fort. La brute épaisse affublée du QI d’un pet que tu incarnes peut être tunée à volonté comme une Peugeot 206 si tu prends un peu le temps d’explorer les niveaux.
Chaque arme dispose de deux modules pour des tirs secondaires et leurs capacités peuvent être dopées à fond comme un coureur cycliste du tour de France. Ton armure de gros macho de l’enfer n’est pas en reste avec toute une petite chiée d’améliorations multiples et variées pour être plus agile, défoncer plus facilement les démons ou tout simplement mieux résister à l’environnement un tantinet hostile dans lequel notre délicat Doom Slayer évolue. Et puis, plus classique, tu peux aussi booster ta santé, ton armure et ta quantité de munition. Tout ça est vachement classique mais ça fait bien zizir de transformer notre brutasse en mega grosse brutasse au fil de la partie. Et il faut bien ça pour poutrer les démons sans trop de difficulté !

L’enfer c’est pas les autres, c’est le Doom Slayer
Je te le dis tout de suite petit marcassin, ton sanglier préféré est plutôt naze en jeux vidéo. Et surtout quand il s’agit de FPS. Bien que je sois pleutre comme un homme politique et aussi agile en jeu de tir qu’une planche à repasser, j’ai quand même décidé de jouer en difficulté normale (ou « fais-moi mal » traduit en langue doomesque). Franchement ça passe… sur les deux premiers tiers du jeu. Puis vient le premier boss et là ça commence à transpirer du slip. J’en ai franchement bavé pour buter ce gros casse couilles et j’ai enchaîné les essais à tour de bras. Idem pour les autres boss. Je déteste les boss de façon générale (parce que je suis mauvais).
Malgré mes difficultés sur certains passages, c’est un foutre-dieu de plaisir de parcourir les niveaux en dézingant tout ce qui bouge à coup de flingues, de glory kills, de tronçonneuse et de BFG (Big Fucking Gun pour les non-initiés). Rien que pour le nom de ce dernier moyen de massacre massif le jeu vaut le coup ! Le rythme de jeu est putain de furieux surtout dans les grands espaces des niveaux qui servent d’arène de combats ultra violents. Le tout saupoudré avec une bonne dose de démembrement et d’entrailles de démons qui volent dans tous les sens. Bref, un fast FPS bien rapide comme on l’aime !

Plus c’est long plus c’est bon ?
Doom (2016) nous régale côté contenu. Déjà il y a le mode solo avec quatre niveaux de difficultés qui te tiendra occupé un bon bout de temps. Surtout si tu es aussi nul que moi en FPS. Chaque niveau a son petit potentiel de rejouabilité pour réussir tous les défis et trouver tous les secrets. Si tu n’en as toujours pas assez, tu peux aussi créer tes propres niveaux. Un tutoriel bien complet nous explique comment devenir l’architecte dérangé de niveaux toujours plus sadiques et les possibilités sont énormes. Il est même possible de partager ses créations diaboliques avec le reste des joueurs et d’accéder ainsi à un catalogue monstrueux.
Et bien évidemment que serait un Doom sans un mode multijoueur bien énervé ? Ben ce serait un jeu solo tout simplement. Je t’avoue que je n’ai pas testé ce mode. Préférant réellement posséder les jeux et non les louer via leur version numérique, je n’ai pas accès au mode multijoueur « gratuit » disponible sur PC. Je refuse de payer à Sony ou Microsoft un abonnement de plus en plus cher pour jouer à un service gratuit sur PC. Je sais parfaitement que la maintenance de serveurs multijoueurs ça coûte une couille mais du fric ces compagnies s’en font déjà raz la gueule.

Son et lumières
Cette frénésie de mort se trouve sacrément bien servie par la musique infernale de Mick Gordon. Les accords ténébreux à la froideur de l’acier font vibrer la corde métalleuse profonde du sanglier sensible que je suis. Les tonalités bâtardes de ce son tout droit sorti des enfers est le fruit d’une copulation consanguine entre le djent et le métal indus. La musique poisseuse et trash colle parfaitement à l’ambiance des niveaux et à l’action permanente à l’écran. Petite anecdote croustillante de grateux, la bande son de ce massacre vidéo-ludique ne comporte que très peu de guitare. Les sons distordus très nombreux sont principalement générés avec un synthétiseur.
Il y a le son incroyable qui fait gicler nos tympans, mais il y a aussi l’image qui reste sur la rétine. Pour de la PlayStation 4/Xbox One c’est franchement joli putain ! Les textures sont bien foutues. Les environnements pullulent de détails. Les monstres sont bien modélisés tout comme leurs mouvements qui les animent. Tout le bazar est bien fluide. Seul petit bémol dans cette orgie visuelle satanique, certaines textures mettent parfois un peu de temps à s’afficher. Même sur une PlayStation 5. Dommage, mais ça n’empêche pas de kiffer.

Le verdict du sanglier

Doom (2016) est très bon comme un gros morceau de métal (la musique hein). Pas de fioritures. Direct à l’essentiel. Une action frénétique. Un respect des codes de la licence tout en modernisant l’expérience. Du son ouf. Des graphismes qui ravissent l’œil. Tu peux y aller les yeux fermés, ou plutôt bien ouverts pour ne pas manquer une miette de cette grande messe violente et satanique.

Comment qu’il y a joué le sanglier ?
| Version | PlayStation 4 |
| Temps de jeu | 21 h mais je suis lent et mauvais aux FPS. Normalement il faut beaucoup moins de temps pour terminer le jeu. |
| Plateforme de test | PlayStation 5 |
| Multijoueur | Oui mais pas testé, car je ne veux toujours pas me faire racketter par Sony avec son abonnement en permanente augmentation. |
