Les amateurs de cigares, de flingues et de masculinisme ont une égérie dans le monde vidéoludique : Duke Nukem. Ton sanglier préféré n’est pas du tout de cette trempe mais pour toi il n’hésite pas aller en terrain inconnu à la recherche des sources de cette série de jeu bas du front. Alors fais-toi une coupe en brosse, une teinture blonde, fourre-toi un gros cigare bien dégueulasse entre les dents, attrape ton flingue favori et en route pour le test de Duke Nukem 1+2 Remastered !
Aux sources du Duke
Avant d’être un jeu de tir à la première personne, Duke Nukem était un jeu 2D développé par Apogee Software et sorti en 1991 sur PC. Le second épisode (originalement intitulé Duke Nukem II), sort deux ans plus tard (soit en 1993 si tu as bien suivi tes cours de primaire). Rien de très original pour l’époque dans la proposition si ce n’est que sur PC (ou OS comme on dit pour l’époque) tu n’avais pas grand-chose à te mettre sous la dent. Hé oui ! En ce temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître, les consoles de salon tenaient la trachée haute aux ordinateurs compacts et autres Mac asmathiques. Que ce soit niveau puissance ou diversité du catalogue, il faisait bon avoir une cognée de Mega Drive, une foutre-Dieu de Super Nintendo ou même une bourge de Neo Geo.
Le premier Duke Nukem fait donc globalement un peu pitié côté graphismes par rapport aux jeux console du moment. Surtout si tu le compares aux hits de 1991 comme Streets of Rage ou Sonic The Hedgehog sur Mega Drive. Côté maniabilité aussi c’est pas ouf avec peu de mouvements. Par exemple tu ne peux pas tirer en diagonale ou te baisser pour éviter des projectiles. Tu as compris, la jouabilité est rigide comme une vieille trique (je parle du bâton hein gros dégueulasse).

Nanar assumé pour héros d’un autre temps
Le scénario de Duke Nukem 1 comme 2 est un peu à la Streets of Rage (encore lui). C’est-à-dire que deux pauvres paragraphes suffisent à résumer l’intrigue. Un peu comme une personnalité politique qui ne s’embarrasse pas de l’intégrité. En effet, dans Duke Nukem l’histoire on s’en tamponne. Je vais quand même te résumer le tout vite fait.
En gros, en 1997 (whaoo le futur !) un méchant docteur (Dr Proton) et son armée de robots ont pris le contrôle de la plus grande ville de la Terre. En fait, ce bon vieux doc a été tué dans un accident atomique et s’est retrouvé en enfer où il a créé ses robots (les Techbots). Maintenant il veut prendre le contrôle de la planète. Putain quel scénario de merde ! Toi dans tout ça tu incarnes Duke Nukem, une espèce de boloss musclé qui fume le cigare et tire sur tout ce qui bouge. Toute ressemblance avec une bonne partie des habitants des USA est fortuite.

Dans le second épisode, notre boloss de Duke se fait enlever par des extraterrestres durant le show d’Oprah Winfrey en 1998. Le but de son ravisseur ? Extraire le cerveau de ce gros blaireau de Duke pour alimenter une intelligence artificielle et asservir l’humanité (si si je te jure). Cela pourrait expliquer pourquoi les IA actuelles sont aussi connes…
Un Metroidvania qui s’ignore ?
Côté jouabilité c’est un bon vieux mélange de plate-forme et de tir, le tout en 2D. Un bouton pour sauter. Un bouton pour tirer. La croix pour se diriger. Et pis c’est tout ! C’est tellement bon de revenir aux bases du jeu vidéo ! Tu t’amuses immédiatement à sauter de plate-forme en plate-forme tout en dézinguant les méchants robots du Dr Proton. Ses caméras de surveillance aussi d’ailleurs, parce que ce doc de mes deux est un foutu pervers.
Surtout, ne te laisse abuser par le titre affreusement putacié du fourbe sanglier que je suis. Je crois que je suis bon pour enseigner le marketing dans une école de commerce de mes couilles. Bref, les deux premiers épisodes de Duke Nukem ne sont pas du tout des Metroidvania. Le seul point commun serait la partie plate-forme et tir. Il y a aussi les quelques objets d’amélioration que tu chopes au fil de ta progression dans les niveaux pour améliorer ton flingue ou tes sauts. Mais c’est tout !

1=2 ?
Avec ma réputation de sanglier rageux tu dois te dire, petit marcassin, que je vais baver sur les deux jeux pour dire que Duke Nukem 2 est un clone du premier. Eh bien non ! Il y a une vraie évolution entre les deux épisodes. Déjà, visuellement, le sprite du Duke est plus grand et plus détaillé. Les décors sont plus complexes tout comme les effets visuels.
L’autre grosse avancée se trouve dans la jouabilité. Tu peux tirer en l’air comme un gros excité du flingue. Pratique pour flinguer les ennemis au plafond. Notre cassos américain au cigare peut également s’accroupir pour esquiver les tirs ennemis et dézinguer les robots au raz du sol. Il y a même quelques séquence en véhicule pour varier un peu les plaisirs.

Notre blondinet gavé aux stéroïdes et aux faux airs de Donald Trump est plus agile, ce qui n’est pas du luxe, car le niveau de difficulté est bien relevé par rapport au premier Duke Nukem. Les types d’ennemis sont plus nombreux et leur placement dans les niveaux bien pervers. Les carrés jaunes de santé de notre héroïque red neck fond comme l’égalité sociale dans une société capitaliste.
Dans ce qui ne change pas, il y a le nombre de niveaux (32 contre 30 dans le premier épisode). La musique non plus n’a pas changé. Elle est plutôt sympathique mais la répétition au fil des niveaux la rend au final aussi agréable que du rap autotuné.
Refait du sol au plafond
Comme le sanglier est une bestiole fainéante, je n’ai pas voulu m’infliger la version originale sortit sur PC. Surtout que j’ai ni les jeux originaux, ni un vieux PC. J’ai plutôt mis à contribution mon Evercade et misé sur la version remaîtrisée qui regroupe les deux épisodes. Et le travail de Nikolai Wuttke-Hohendorf (aka lethal_guitar) est ouf ! Démarré en 2016 par pure passion, le projet de remaster aboutit en 2023 avec la publication de la compilation.
C’est quoi la plus-value alors ? Déjà nous avons le droit à un affichage en 16:9 et une refonte du HUD qui est modernisé. À tout moment il est possible de passer à l’affichage d’origine en 4:3 avec toutes les infos de jeu compartimentées autour de l’écran principal. Tellement années 90… Autre amélioration notable, un système de score permet de suivre sa progression entre chaque niveau. Enfin, gros plus de confort pour un joueur nul comme moi : la sauvegarde n’importe où n’importe quand. Histoire de répéter des dizaines de fois un passage difficile sans avoir à refaire tout le niveau.

Le verdict du sanglier

Pour te donner un avis très (pas) objectif sur les jeux un peu anciens, le vieux sanglier que je suis se replace dans l’esprit de cette époque. Et franchement, au début des années 90 la concurrence de jeux d’action 2D était foutrement rude. Duke Nukem n’est clairement pas dans le haut du panier à mon sens, malgré quelques qualités indéniables. Le deuxième épisode s’en sort un peu mieux mais pas beaucoup. Le sangliomètre restera donc au milieu. Cependant, y jouer aujourd’hui reste intéressant pour comprendre l’enfance de la série Duke Nukem très cassos mais qui a influencé le genre du FPS à partir de son passage en trois dimensions avec Duke Nukem 3D en 1996.
Comment qu’il y a joué le sanglier ?
| Version | Remastered |
| Temps de jeu | 10 heures (5 heures pour chaque épisode en ligne droite) |
| Plateforme de test | Evercade VS-R |
| Multijoueur | Non |
