Quand on propose au sanglier un jeu vidéo de sports extrêmes avec la promesse de profiter d’un florilège de disciplines et une aire de jeu montagneuse immense, la grosse bête forestière bave abondement par anticipation d’un tel met vidéoludique. Surtout quand il apprend que ce jeu est la suite spirituelle de l’excellent Steep. Chausse tes après-ski les plus immondes ou monte sur ton VTC Décathlon et en route pour Riders Republic !
Steep 2… en fait non
Pour saisir l’essence de Riders Republic, il faut prendre la machine à remonter le temps en bois et en boue du sanglier pour retourner en 2016. En cette année de disette et de misère et de Panama Papers, le studio d’Annecy de Ubisoft nous pond un foutu bon jeu de glisse sur neige, et autres sports extrêmes de déglingo : sa majesté Steep. Ce dernier nous transportait dans les Alpes pour de sessions de ride en pleine nature et sur piste avec des super sensations de glisse dans la poudreuse.
Avec Riders Republic qui sort du même studio en 2021, on s’attend donc à une suite spirituelle dans le même goût, à un digne héritier aristo qui reprendra le noble flambeau de son aîné. Et là c’est le drame. Rien qu’à la gueule de la jaquette ça pue comme un geek qui se néglige. On y voit des mecs bariolés de couleurs pétantes et de fumigène du même calibre prismatique qui dévalent des pistes en vélo et en snowboard. Hum… ça schlingue le kikoo lol flashy façon Watchdog 2 ou Far Cry New Dawn. Merde… Mais il ne faut pas juger un jeu vidéo à sa couverture alors essayons de juger son contenu de façon objective et impartiale. Pas comme un sanglier quoi.

Duo ultra casse-bonbons et kikoo lol privilégiés
Premier point il n’y a pas d’histoire. En même temps dans un jeu de sports extrêmes qui te vend de la liberté ce n’est pas bien grave. Par contre, Ubisoft a éprouvé le besoin impérieux de nous coller un duo vraiment pourrave pour animer les tutos de sports et les différentes courses : Brett et Suki. Des espèces de bobos riders fan de yoga et de food trucks qui se croient cool et branchés. A chaque fois qu’il interviennent dans le jeu, au travers d’appels vidéo sur le téléphone, l’envie subite de tuer des bébés chat risque de te prendre.
A ce moment là tu sens arriver dans le jeu ce que tu présentais à la vue de la jaquette. Oublie l’ambiance zen et la solitude bienvenue de Steep. Dans Riders Republic tu es là pour consommer les espaces naturels et non pour les traverser avec respect. Le tout dans une ambiance kikoo lol de riders cool plein de fric qui vivent leur meilleur vie égoïste. Une vraie philosophie de merde.

La montagne ça vous gagne (un peu trop)
Tu te retrouves donc dans un environnement de sports extrêmes dans les montagnes de l’ouest des États-Unis avec des sites très connus comme Grand Teton (je te jure que c’est le vrai nom) ou El Capitan. Les types d’environnement sont variés avec des pics enneigés raides comme une vieille trique, des canyons aussi profonds que la connerie des fachos, des forêts avec autant d’arbres que de vêtements merdiques de Shein, des pistes dans les rochers. En plus tout ce bazar et foutrement joli. Histoire de bien saloper leur œuvre idyllique, les développeurs ont ajouté toute une chiée de dirigeables bien gros et bien moches en plein milieu des espaces naturels. On sait bien qu’Ubisoft sait faire des jolis mondes ouverts.
On sait aussi qu’Ubisoft ne sait pas remplir ces beaux environnements. Tu as quand même un choix de ouf en termes de sports extrêmes. Snowboard, ski ou vélo en freestyle et en course, aile motorisée (bonjour le bilan carbone de texan), wingsuit, motoneige (beurk), parapente et autres gadgets loufoques. Tu as un paquet de choix. C’est franchement sympa. A cela s’ajoute le BMX et le skateboard en DLC payant. Euh… A 40 boules par sport. Quoi ?! Oui, chez Ubisoft il n’y a pas de petits profits.

L’exploration pour les nuls
Comme je l’ai dis plus haut (tu suis ou quoi), il n’y a pas d’histoire. Tu enchaînes donc les courses et les parcours d’obstacles en te téléportant sur une carte à proximité d’un gros point d’intérêt bien dégueulasse (qui se superpose dans les paysages que tu parcours en plus). Faisant fi de tout ça, tu peux décider de juste partir en exploration et découvrir les nombreux secret de cet immense monde ouvert. J’ai dis « nombreux secrets » ? Oups, ma fourche a langué. Je parlais en fait de quelques dizaines de points d’intérêt généreusement marqués sur ta carte histoire d’être sûr que tu ne les loupes pas. Il y a bien quelques centaines de ballons plus difficiles à trouver pour chopper un peu d’argent (pour acheter des skins kikoo lol) , mais cette traque n’a absolument aucun intérêt.
Le but du jeu c’est quoi au juste ? C’est simple comme un dogme religieux bas du front : faire des « events », pour se qualifier à des « big events », pour se qualifier à des « boss events », pour se qualifier à « l’invitational » et le remporter. Au passage tu récupères des étoiles comme dans Tony Hawk’s Pro Skater 5 (ça sens mauvais vu la référence). Ça prend quelques dizaines d’heures pour faire ça et ce n’est pas très motivant. Par contre le tracé des courses et des parcours d’obstacles sont très bien réalisés. Avec plusieurs niveaux de difficulté pour chaque course il y a franchement moyen d’avoir du challenge. Mention spéciale aux « stunts » qui mettent à rude épreuve nos nerfs avec des parcours bien hardcore sur lesquels se casser les dents.

Jeu service de merde
Le plus gros défaut de Riders Republic s’étale devant tes yeux de merlan frit dés le lancement du jeu. Il faut se connecter aux serveurs d’Ubisoft pour accéder au jeu. Nous sommes donc en présence d’un putain de bordel de sac à foutre de jeu service de mes burnes. Donc tu ne possèdes pas le jeu malgré l’achat. En fait tu loues le jeu pour une durée indéterminée selon le bon vouloir de sa seigneurie toute puissante Ubisoft 1er.
Autre gros défaut, ton magnifique environnement montagneux est envahit par tous les autres joueurs connectés à Riders Republic. Au moment où j’ai joué il y avait des milliers de joueurs connectés. J’avais une foutu impression de surpopulation touristique (à laquelle je participais d’ailleurs). Les joueurs popent de partout, tu n’as jamais le sentiment d’être seul en pleine nature. Les aspects contemplatifs qui auraient pu foutrement améliorer l’âme du jeu sont foulés du pied par la surenchère de joueurs présents.

Dans l’œil du cyclone
Dans ce maelström de médiocrité se trouve un îlot de qualité. Le principal atout de Riders Republic réside dans les sensations de glisse et de vitesse qui sont très bien retranscrites. Surtout en ski et en snowboard dans la poudreuse. Si tu veux de la 4D du pauvre, mets-toi un ventilateur en face de la tronche avec une serviette humide dessus et tu seras propulsé sur les sommets ricains. Tu as également accès à un large choix de matos avec des niveaux de rareté et les statistiques qui vont avec.
Histoire de finir sur une note positive (oui je peux être positif), le mode multijoueur est très plaisant avec tous les « events » qui sont jouables avec des vrais joueurs. Il y a également la « mass race » qui regroupe 50 joueurs dans une espèce de course/bataille royale. Autre atout du mode multijoueur sympatoche, ce sont les challenges construits par les joueurs qui permettent de prolonger la durée de vie du jeu. Bien évidemment tu n’as accès à tout cela gratuitement uniquement si tu joues sur PC ou bien que tu acceptes de te faire dépouiller par Sony ou Microsoft pour jouer en ligne sur leur console.

Le verdict du sanglier

Jeu service avec connexion obligatoire + ambiance kikoo lol « on défonce l’environnement » = sanglier pas content. Riders Republic avait le potentiel d’être le jeu de sports extrêmes ultime, dans la lancée de son prédécesseur. Au final il s’agit d’un jeu sans âme, une simulation de consommation des espaces naturels. Les excellentes sensations manette en main, un mode multijoueur solide et de jolis environnements ne parviennent pas à rattraper tout le reste. Comme l’a dit le martyr jedi Obi-Wan Kenobi à Anakin Skywalker : « Tu étais l’élu, c’était toi ! ». Ou pas.